Drôle d'envie
Vous savez quoi ?
Ce matin, j’ai envie d’un bébé.
Pas comme on a envie de glace, de chocolat ou de pâtes alla carbonara (j’adôre les pâtes).
Et pas comme ça en claquant des doigts (hé ho, je ne suis pas fou non plus, je crois savoir comment on fait les bébés).
J’ai aussi envie de ce qui va avec.
Les rendez-vous chez l’échographe, la joie de le découvrir par petits bouts, de ne pas connaître son sexe. Voir grandir le ventre où il se niche, sentir ses coups de pieds. Voir qu’il réagit aux caresses de sa mère et à la musique ambiante. Faire les boutiques pour tous petits, lui choisir un doudou, préparer sa chambre pour le jour J.
J’ai envie de vivre les fausses alertes et les arrivées en catastrophe à la maternité. Les allers-retours dans les couloirs, les conseils de la sage-femme, l’instant magique de la naissance, les premiers soins, le premier bain.
J’ai envie de tenir un poids plume, de lui donner son minuscule biberon, de respirer l’odeur du lait et des crèmes, de changer des couches.
J’ai envie de me promener en poussant un landau ou mieux, de le porter en sac kangourou, d’ajuster son bonnet, le protéger de mes bras dans la foule des magasins.
J’ai envie de lui faire prendre son bain, lui enfiler son pyjama, lui faire une bise avant de le coucher.
J’ai envie de me relever la nuit, de préparer le biberon, d’aller m’installer dans un fauteuil dans un coin de sa chambre, de le blottir tout en le laissant boire, puis de le recoucher tout en écoutant le silence de la ville à cette heure de la nuit.
Je ne sais pas pourquoi (crise de la trentaine ?) mais voilà ce dont j’ai envie ce matin.
Je n’ai pas envie de fraise, c‘est déjà ça. En fait j’ai envie de Tagada, ça compte ?
Suis-je normal ?