Histoire d’un blog (part I)
Once upon a time – parce que c’est ainsi que commencent tous les contes de fées – alors que les galères s’accumulaient, que la lassitude s’installait, il eut l’idée de chercher parmi les weblogs une personne qui vivait les mêmes mésaventures que lui.
Au milieu d’une forêt d’url, il en trouva un. Ce truc dont il avait entendu parler, dont il connaissait l’inutilité, dont il savait la futilité, sur lequel il avait des idées préconçues. Il cliqua néanmoins. Lut le billet. Le trouva fort drôle, d’un ton détaché, avec une grosse dose de second degré. Machinalement, il se mit à en lire d’autres. Pas d’autres blogs, d’autres billets. Il n’avait rien en commun avec l’auteure, ni professionnellement, ni personnellement, sauf qu’elle habitait la même ville que lui. Et il en tombât secrètement amoureux. Pas de l’auteure, de son blog (vous ne suivez décidément pas !). Secrètement, car de laisser un commentaire, il n’en fut pas question. Ridicule de donner son avis devant de parfaits inconnus. Les billets se suffisaient à eux-mêmes. Et il venait les lire quasi-quotidiennement.
Un beau jour ou peut-être était-ce une nuit, un sujet le toucha plus que les autres et il décida de laisser une trace. Une phrase teintée d’humour et de philosophie : « mdr kikoo lol j’ador ton blog ! hihi ». A son grand étonnement, ce fut le point de départ d’un ping-pong commentairesque. Ses mots furent appréciés et il prit le temps l’habitude de laisser une trace de son passage.
Un matin, au réveil, sans doute sous l’effet de son subconscient, il sentit poindre malgré lui l’envie d’ouvrir le sien. Pour y faire quoi ? Rien ! Comme tout le monde.
Qu’allait-il raconter ? Il n’en avait aucune idée. Mais il allait le créer, y mettre deux-trois billets qu’il espérait amusants et laisserait ensuite la coquille vide errer sur la toile faute d’inspiration pour la remplir. Sans trop se fouler et en copiant un peu sur les autres, le blog naquit avec une bannière naze, bafouillant ses trois premiers billets.
Tel un staracadémicien éliminé en première semaine, il fut déçu de ne pas récolter plus de voix. Il continua pourtant, selon ses envies, ses humeurs, ses trouvailles. Quelques pauvres âmes lui firent le plaisir de venir régulièrement, des discussions s’installèrent…